Bombardement des Forges de l'Adour le 12 février 1917
Sources : Archives déparetmentales des PA 1M127
Rapport du Capitaine Dedieu commandant la première section, sur la présence d'un sous-marin qui a cannoné l'usine des Forges de l'Adour à Tarnos.
A Bayonne, le 13 février 1917.
Le 12 février 1917 à 17h10, un sous-marin apparu au large à environ 4 à 5 kilomètres de l'embouchure de l'Adour et à 500 m à droite côté de Capbreton, a tiré 9 obus de 105 dans la direction de l'usine des Forges de l'Adour, située dans la commune de Tarnos (Landes) travaillant pour la défense nationale à la fabrication des obus.
Le 1er obus est tombé dans la mer à 20 mètres du rivage
Le 2ème et 3ème à 300 m à l'intérieur des dunes
Le 4ème dans la forêt de pins à l'ouest de l'usine
Le 5ème à 60 m en dehors des clôtures de l'usine
Le 6ème et 7ème à l'intérieur de l'usine sur des chassis en fonte sans valeur appréciable
Le 8ème est tombé dans le parc à lingots et a blessé 4 ouvriers dont 2 très grièvement et 2 légèrement, un 5ème ouvrier aurait reçu une commotion qui n'a eu aucune conséquence.
Le 9ème obus est tombé à côté du train rail et n'a pas explosé, ce qui a permis de déterminer le calibre des engins.
Ce tir a duré 10 minutes. La direction du tir était ouest-est et celui-ci a été allongé jusqu'au 6ème coup, c'est à dire jusqu'au moment où il a atteint le but, on prétend que les hautes cheminées de l'usine ont servi de points de repères. La batterie établie à l'embouchure de l'Adour rive gauche a risposté par une salve de 4 coups de canons, soit 16 coups pour la pièce, après quoi le corsaire a disparu en plonge.
Les blessés sont :
1) Dupouy, classe 1892 de Tarnos, marié, 5 enfants, service armé, mobilisé à l'usine, fracture grave à la cuisse droite, décédé dans la nuit du 12 au 13 février.
2) Peytrain, classe 1894, du Boucau, marié, 1 enfant, service auxiliaire, mobilisé à l'usine, blessure grave à l'abdomen, soigné à l'hôpital militaire de Bayonne.
3) Baudonne, classe 1894, du Boucau, service armé, mobilisé à l'usine, blessures légères aux pieds par éclats d'obus, soigné chez lui.
4) Lagardère, 51 ans, de Tarnos, ouvrier à l'usine, éclats d'obus sur le corps et aux bras, blessures légères superficielles, soigné chez lui.
Les dégats matériels sont insignifiants : un tuyau à vapeur brisé et réparé, 3 chassis très peu endommagés. Une panique s'en est suivie parmi les ouvriers au moment où les blessés ont été touchés, mais elle a été vite dissipée. Le travail n'a pas été interrompu et continue avec la même activité.
A noter que Monsieur Peytrain de Boucau est décédé rapidement des suites de ses blessures...